Aux Restos, « les vacances, c’est bien plus qu’une évasion »

12 juillet 2024

Cet été encore, près d’un Français sur deux ne part pas en vacances. Parmi eux, trois millions d’enfants. Chaque année, les Restos du Cœur permettent à 6 000 personnes de s’évader et profiter de moments inoubliables. Parce qu’un départ en vacances, c’est plus qu’un simple voyage. C’est une opportunité de se ressourcer, de créer des liens et de précieux souvenirs… pour mieux rebondir.

Des personnes s'apprêtent à embarquer sur un petit bateau mouche sur un lac

Crédit photo : TF1

Marie-Ange attendait avec impatience ce jour du grand départ. A 71 ans, elle monte enfin dans le train avec son groupe de seniors et leur accompagnateur en vue d’une semaine de vacances. Direction le Val d’Akor, une maison familiale aménagée par les Restos du Cœur dans le petit village de Châtel-en-Trièves, en Isère (38). Des vacances, cela fait bien dix ans que cette retraitée de la fonction publique hospitalière n’en avait pas pris, alors elle ne s’attendait vraiment pas à cette proposition des bénévoles du centre de Grigny (91).

D’autant que pour Marie-Ange comme pour les autres vacanciers, partir en vacances, c’est aussi une bulle d’air quand l’argent manque :

« Avec ma petite retraite de 1 000 € par mois, il y a d’autres priorités”, sourit Gisèle. 

“Une fois payé mon loyer de 650 € et les factures, il ne reste pas grand-chose pour les loisirs. Depuis un an, je suis même obligée d’aller au centre des Restos pour la distribution alimentaire. Mais j’ai la chance d’y rencontrer des bénévoles formidables ; on est comme une famille. » 

Au programme de son séjour : randonnée, pique-nique, balade en bateau sur le lac… « et parties de rigolade », ajoute-t-elle avec sa bonne humeur communicative.

En août, trois familles de Grigny, soit une quinzaine de personnes, partiront à leur tour grâce aux Restos. Elles seront logées en bungalows dans un camping de Saint-Cyr-sur-Mer, sur le littoral varois (83). De quoi sortir du quotidien, faire le plein d’énergie, et rentrer peut-être avec de nouvelles envies personnelles ou professionnelles.

Un bol d’air pour 6000 personnes

On le sait peu mais Les Restos du Cœur sont le deuxième acteur associatif de la solidarité en France pour les séjours de vacances. Chaque année, ils permettent à des familles, des enfants ou des seniors qui partent peu voire pas du tout – comme 40 % des Français en 2024  – de sortir de leur isolement, en recréant du lien et de la convivialité.

Les départs s’organisent principalement de juin à octobre et accueillent familles, personnes seules et seniors, et bien sûr colonies de vacances.

Le principal bailleur de fonds est l’Agence Nationale pour les chèques vacances (ANCV) dont la contribution se monte à 40 %. L’Association nationale des Restos du Cœur intervient pour 10 %, et les personnes accueillies participent pour 9 % en moyenne, en fonction de leur situation, « car c’est aussi une façon de valoriser leur projet ». S’y ajoutent des aides de la CAF, des associations départementales des Restos du Cœur, des collectivités territoriales ou encore des caisses de retraite.

Lever les freins au départ

Comme pour chaque activité des Restos, les départs en vacances nécessitent de former les bénévoles chargés de monter le projet avec les personnes accueillies. Ces projets se construisent six mois à l’avance, au cours de réunions entre les personnes sélectionnées et les bénévoles des centres qui ont mis cette activité à leur programme. Un temps long nécessaire à la mise en place du séjour, mais aussi à la préparation des familles.

Car les personnes sélectionnées ne sont pas toujours prêtes à quitter leur environnement, aussi précaire soit-il. Quand on vit depuis longtemps dans des conditions difficiles, il n’est pas simple de laisser derrière soi ses repères, même pour une courte durée. 

“Certaines personnes ne dorment pas très bien la première nuit”, explique Tania, directrice du Val d’Akor.

“Passer une semaine en pension complète soulève quelques appréhensions, la vie en communauté ça nécessite aussi de s’adapter aux autres. Mais à la fin du séjour, les familles ont le sentiment d’avoir vécu un moment inoubliable. »

Marie-Ange confirme. A peine arrivée, elle ne pense déjà qu’à y revenir :

« J’ai fait mon baptême de TGV pour aller au Val d’Akor. Je ne l’avais encore jamais pris et ça valait le coup ! A l’arrivée nous étions en pleine montagne, c’était magnifique. »

Des personnes se promènent à la lisière d'une forêt

Le saviez vous ?

40% des Francais ne partent pas en vacances dont 3 millions d’enfants.

La moitié des personnes qui renoncent à partir, le font pour des raisons financières.

Grâce aux divers partenariats noués, les Restos du Cœur proposent des départs en vacances aux personnes accueillies depuis 30 ans ! Au cours des 10 dernières années, ce sont plus de 55 000 personnes qui ont bénéficié de ces séjours.