« C’est l’histoire d’un pauvre… » : la galerie photo de l’AFP ouvre ses portes aux Restos

Pour le 40e anniversaire des Restos du Cœur, la Galerie AFP accueille une exposition photographique inédite, offrant un regard saisissant sur les visages de la précarité dans la France des années 1980 et ses « nouveaux pauvres », plus tout à fait nouveaux aujourd’hui, mais toujours plus nombreux.

29 décembre 1985, distribution à Cannes (06) Christophe SIMON – AFP

Avec « C’est l’histoire d’un pauvre… Les Restos du Cœur 1985-1989 », la galerie de l’Agence France Presse ouvre ses portes, au centre de Paris, du 27 février au 5 avril, à l’association née d’« une petite idée » de l’humoriste Coluche, qui fait émerger en 1985 l’espoir au milieu du chaos social. Quarante images issues du fonds photographique de l’AFP et des objets et fac-similés de documents d’époque tracent un portrait de la France des années 1980, ses SDF, ses bidonvilles, ses vies cassées et ses manifestations incessantes pour réclamer des emplois.

C’est le début de l’ère du chômage de masse, où l’on découvre « les nouveaux pauvres ». Des « gens qui ne mangent pas à leur faim », des jeunes qui ne parviennent pas à s’insérer sur le marché du travail, des seniors frappés par le chômage de longue durée ou une retraite prématurée. C’est dans ce contexte que surgissent les Restos du Cœur, la première campagne d’hiver sous un chapiteau à Gennevilliers en 1985 puis que se crée la troupe des Enfoirés en 1989, point de départ d’une mobilisation unique, sur la durée, d’un collectif d’artistes.

21 décembre 1985, Chapiteau des Restos à Gennevilliers (92)
MICHEL GANGNE-AFP

« C’est un honneur pour les Restos de faire l’objet d’une telle exposition, près de quarante ans après la “petite idée” de cantine gratuite de Coluche, partage Patrice Douret, Président bénévole des Restos du Cœur. En 1985, la première campagne de l’association avait mobilisé 5 000 bénévoles et permis de distribuer 8,5 millions de repas. En 2023-2024, ce sont plus de 75 000 bénévoles qui ont distribué 163 millions de repas. Soit près de vingt fois plus. »