Le monde d’après
Le 26 septembre 1985, en réaction face à une situation de précarité devenue de plus en plus insupportable, Coluche lançait un appel national à la solidarité, en proposant de créer ce qui deviendra dès l’hiver suivant Les Restos du Cœur.
Grâce à une grande mobilisation citoyenne, grâce à la générosité, grâce à la loi Coluche votée en 1989, les Restos du Cœur font aujourd’hui partie du paysage.
Mais en cette année 2020, Les Restos du Cœur lancent une campagne de communication pour interpeller une nouvelle fois.
35 ans après l’appel fondateur de Coluche, Les Restos font un constat avec recul sur toutes ces années de mobilisation et d’engagement sans relâche des bénévoles dans la lutte contre la précarité et l’exclusion. Cette interpellation s’inscrit dans ce contexte de crise sociale et économique majeure et préoccupant que nous vivons.
Ce monde d’après, on l’aurait imaginé avec moins de pauvres et de précarité qu’avant. Car quand « notre resto » tourne bien, c’est que la situation tourne mal. Et c’est le cas.
C’est pour poursuivre l’œuvre engagée que les Restos du Cœur répondent toujours présents auprès de celles et ceux qui sont les plus démunis et les plus fragilisés de notre société.
Parce qu’un repas, c’est aussi le premier des droits.
Ces derniers mois ont montré l’importance, vitale pour les plus précaires, de l’accès à l’alimentation et aux biens de première nécessité. Les bénévoles des Restos du Cœur ont accueilli des personnes qu’on ne rencontrait pas en aussi grand nombre auparavant, en particulier des étudiants, des jeunes et des enfants. La moitié des personnes qui accèdent à l’aide des Restos a moins de 25 ans !
Dans chaque distribution de rue, dans chaque centre, qu’il soit fixe ou itinérant, les équipes ont dû s’adapter pour tenir compte des contraintes sanitaires tout en continuant d’être au rendez-vous de la solidarité.
« Ce monde d’après », nous l’imaginons donc plus solidaire, plus engagé et plus généreux : pendant les crises, ce sont les associations qui permettent de maintenir la cohésion sociale, dans une société qui devient souvent plus dure d’autant plus pour les plus précaires.
On compte sur vous !