1985 – 1986
Septembre 1985 : Coluche crée les Restos du Coeur
Sur Europe 1, le 26 Septembre 1985, Coluche lance sa petite idée: «J’ai une petite idée comme ça (…) un resto qui aurait comme ambition, au départ, de distribuer deux ou trois mille couverts par jour». Les Restos du Cœur sont nés.
Durant la 1ère campagne hivernale, plus de 5 000 bénévoles distribuent 8,5 millions de repas. Coluche réclame l’ouverture des stocks européens à Strasbourg. Jean-Jacques Goldman crée La Chanson des Restos.
1987
Malgré la disparition de Coluche, une deuxième campagne s’organise : en province, des associations départementales se créent portant les nom et logo des Restos du Cœur.
Répondant à la demande de Coluche, l’Europe ouvre enfin ses surplus aux associations fournissant l’aide alimentaire : le PEAD (Programme Européen d’Aide aux plus démunis) est institué par le Conseil Européen.
1988 – 1989
Les centres Restos décident de rester ouverts après l’hiver pour apporter une aide et une écoute aux populations les plus fragiles : les campagnes d’été sont nées.
Le 20 Octobre 1988, le Parlement français vote à l’unanimité la “Loi Coluche”*.
*La Loi Coluche permet aux donateurs de bénéficier d’un crédit d’impôt sur les dons faits aux associations.
1989 – 1990
En 1989, le premier concert des Enfoirés a lieu.
De nouvelles structures apparaissent pour accompagner les personnes accueillies dans leur parcours d’insertion : les Camions du Coeur, les Relais du Coeur, les Toits du Coeur, les Jardins et Ateliers du Coeur…
1990 – 1994
Les Enfoirés reprennent leurs concerts et désormais les donneront chaque année.
Ouverture des premiers Restos Bébés du Coeur.
L’été, une aide alimentaire est fournie à ceux qui n’ont aucune ressource. Celle-ci représente environ 15% de ce qui est distribué pendant l’hiver.
1995 – 1997
Inauguration de la Péniche du Coeur à Paris : un hébergement d’urgence, un répit pour les SDF.
Premiers ateliers CLÉ (Communication, Lecture, Écriture) pour lutter contre l’illettrisme.
1998 – 2001
Consultation nationale “Les Restos demain”, organisée dans toute la France. Elle a réuni plus de 13 000 personnes (bénévoles et personnes accueillies) dans des débats animés sur leur avenir commun : il est temps de “distribuer autrement” l’aide alimentaire et d’améliorer l’écoute et le dialogue.
2002 – 2003
Mise en place de 10 antennes nationales.
L’association se fixe comme objectif de développer le dispositif « d’aide à la personne » dans tous les centres Restos.
Parution du rapport de la Cour des Comptes dont les conclusions sont très favorables aux Restos du Cœur.
Très forte mobilisation des bénévoles pour sauver la Loi Coluche, remise en cause en août 2003 lors de l’examen de la loi sur le mécénat.
La Loi Coluche 2 accorde un crédit d’impôt encore plus élevé : 75%.
2005
Les Restos inquiets des incertitudes qui pèsent sur l’aide européenne (PEAD) interpellent ministère de l’Agriculture et Parlement européen pour demander son maintien. Le budget du PEAD est sauvé jusqu’à 2006 et des solutions compensatoires sont à l’étude.
Les Restos ont 20 ans. 75 millions de repas ont été servis durant cette 22e campagne grâce au soutien de 48 000 bénévoles et 470 000 donateurs.
La première collecte nationale est organisée.
Les Restos du Coeur, aux côtés de l’Abbé Pierre, se battent et obtiennent le sauvetage de la loi Solidarité et Renouvellement Urbain (SRU) qui imposent aux municipalités de construire au moins 20% de logements sociaux dans leur commune.
2006
Les Restos du Coeur poursuivent leur politique d’amélioration des équilibres nutritionnels et augmentent la part de fruits et légumes frais.
L’association interpelle les candidats à la présidentielle pour qu’ils intègrent le Droit au Logement Opposable dans leur programme (DALO), loi qui sera votée en janvier 2007.
2007
Face à la flambée des prix des matières premières alimentaires, l’Europe et la France accèdent à la demande des Restos d’accroître le budget du PEAD et de l’aide nationale.
Aux côtés du monde associatif, les Restos participent à l’élaboration des 100 mesures prioritaires pour une nouvelle politique publique des personnes sans abri et mal logées. En octobre 2007, à l’issue de la mobilisation de toutes les associations, le Président de la République réaffirme devant le Conseil économique et social le principe de l’accueil humanitaire inconditionnel.
2008
Au cours de la crise économique et financière, les Restos font face à un accroissement sans précédent du nombre de personnes à aider (+15 %) et servent 100 millions de repas.
2009
En janvier 2009, une convention cadre de trois ans signée avec le ministère de l’Emploi permet de sauver et de développer l’emploi de 1 500 contrats aidés dans les Ateliers et Chantiers d’Insertion (ACI).
En juin 2009, la Cour des Comptes publie son second rapport sur les Restos : les conclusions sont, comme en 2003, extrêmement favorables pour la gestion et les actions menées par l’association.
2010
Les Restos demandent la sanctuarisation des lieux d’aide humanitaire et obtiennent qu’aucun bénévole ne puisse être inquiété pour avoir aidé de façon désintéressée une personne en difficulté. Le Gouvernement propose à l’association de piloter la mise en oeuvre, en Ile-de-France, d’un entrepôt partagé avec les autres associations d’aide alimentaire.
2011
Au cœur d’une crise économique qui dure et qui amène un nombre de personnes croissant dans les centres des Restos (+25% au cumul des 3 dernières années), les Restos s’engagent pour défendre et obtenir le maintien des financements des contrats aidés.
Face à la volonté d’une minorité de blocage d’empêcher le maintien du PEAD, les Restos défendent farouchement le principe de sécurité alimentaire en Europe.
2012
Grâce à une forte mobilisation associative, les ministres européens de l’Agriculture trouvent un accord pour maintenir le PEAD en 2012 et 2013, une première étape vers sa survie après 2014.
Les Restos ont, à leur manière et fidèles à l’indépendance politique qui les caractérise depuis plus de 25 ans, fait entendre la voix de ceux que l’on n’entend pas en interpellant les candidats à l’élection présidentielle de 2012 pour qu’ils s’engagent en faveur de réformes sociales et ambitieuses.
Mobilisation aussi pour sauver la loi Coluche. Certains parlementaires voulaient réduire le niveau de déductibilité des dons faits aux associations.
2013
Après 3 années de mobilisation, l’Europe entend l’appel des associations et vote un nouveau fonds européen d’aide aux plus démunis (FEAD), néanmoins doté d’un budget insuffisant pour permettre aux ONG de faire face à l’aggravation de la pauvreté. C’est toutefois une victoire collective et un soulagement pour 18 millions d’Européens démunis. Dans un contexte de crise persistante, et de raréfaction budgétaire, les Restos se sont fait le témoin de la situation et ont sensibilisé l’ensemble de la classe politique au rôle de l’aide alimentaire dans l’inclusion sociale des plus démunis. Cela a déclenché des signes forts, comme le soutien massif du Parlement, confirmant l’engagement du Sénat et pour la première année celui du président de l’Assemblée Nationale.
2014
Après plusieurs mois de négociations, le ministre de l’Agriculture Stéphane Le Foll, venu participer à l’ouverture de la 29e campagne, annonçait la mise en place d’une exonération fiscale pour les dons du secteur laitier dès janvier 2014. Cette première campagne d’incitation aux dons de lait a permis à l’association de collecter près de 850 000 litres grâce à la générosité des producteurs. Cette première étape encourageante doit permettre d’élargir l’incitation fiscale aux autres filières de production (céréales, viandes, etc.) et permettre ainsi à chacun de contribuer à sa manière et selon ses moyens.
Parce que 10 % des personnes aidées par l’association sont âgées de plus de 60 ans, les Restos du Coeur sont membres fondateurs de l’association MONALISA, mouvement citoyen dont le but est de mettre en place une vigilance des situations d’extrêmes difficultés des séniors et d’apporter ensemble des réponses sur tout le territoire.
Signature du PACTE national anti-gaspillage qui répond à l’objectif de diminuer par deux le gaspillage alimentaire en France d’ici à 2025. Engagés de longue date dans ce combat comme dans la diversification de ses approvisionnements, les Restos ont naturellement répondu présents lors de ces échanges.
2015
Le combat des Restos pour l’élargissement des dispositifs fiscaux en faveur des dons agricoles se poursuit et aboutit à de nouveaux résultats. L’encouragement fiscal mis en place sur les dons de lait est élargi à la filière de l’oeuf (annoncé fin décembre 2014) et les expérimentations des Restos sur la transformation de fruits retirés du marché permettent de faire évoluer la réglementation pour faciliter la transformation des fruits et légumes en produits que l’on peut stocker plus aisément et conserver plus longuement.
Les Restos ont participé tout au long de l’année aux débats sur la lutte contre le gaspillage alimentaire. Les dispositions adoptées à l’initiative du député Guillaume Garot, qui obligent les grandes surfaces de plus de 400 m² à proposer leurs invendus alimentaires, ont finalement été censurées par le Conseil constitutionnel. Les Restos ont cependant souhaité et obtenu une clarification des conditions fiscales de la récupération des invendus pour protéger les bénévoles et faciliter la “ramasse” (instruction fiscale du 5 août 2015).
Parce que le bénévolat est la première ressource de l’association, les Restos ont œuvré tout au long de l’année pour obtenir des pouvoirs publics une meilleure reconnaissance de leur modèle bénévole.
L’année 2015 est bien sûr marquée par les 30 ans de la création des Restos du Cœur et de “la petite idée” de Coluche : 30 ans de solidarité, 30 ans de générosité et 30 ans d’actions concrètes en faveur des plus démunis.
L’année 2015 est l’occasion de réaffirmer ces valeurs.